L’équipement

La préparation du voyage avance bien !

Dans le cas du chemin de Compostelle lorsqu’on parle de préparation, on entend principalement les étapes suivantes:

• Obtention des credencials, billets d’avion, titres de transport
• Préparation de l’équipement (sélection, achat)
• Planification du trajet souhaité (choix du point de départ, étapes, variantes)
• Planification d’une journée type (mise en place d’une routine journalière ayant comme but de prévenir les blessures)
• Préparation physique

Évidemment, chaque pèlerin fera les choses différemment. Les sections qui suivent décrivent comment cela s’est fait dans notre cas.

Obtention des credencials, billets d’avion, titres de transport

Les credencials sont l’équivalent d’un passeport pour pèlerins. Elles donnent droit à l’hébergement à prix modique dans les auberges et doivent être estampillés à chaque étape pour avoir droit à la remise de la Compostella qui certifie le pèlerinage à l’arrivée à Santiago. Les credencials constituent également un beau souvenir car chaque estampe rappellera certainement de nombreux souvenirs au pèlerin bien des années après. Les credencials peuvent être obtenues sur place, après la messe des pèlerins de 7h00 à la cathédrale du Puy-en-Velay. Dans notre cas, nous les avons obtenues en devenant membres de l’association Du Québec à Compostelle. L’avantage de cette version des credencials est qu’elle peut recevoir près d’une centaine d’estampillages, ce qui est utile dans le cas du pèlerinage planifié.

Puisque nous partirons de Le-Puy-en-Velay, j’ai fait l’achat de billets d’avion à destination de Paris (Charles de Gaulle) ainsi que de titres de transport entre Charles de Gaulle et Le-Puy-en-Velay. Cela se traduit par deux billets en TGV entre Paris et Lyon (durée de 2h00), puis en train régulier de Lyon à Le-Puy-en-Velay (durée de 2h10).

Au moment où j’écris ces lignes, il semble que des journées de grève soient prévues du côté de la SNCF (Société Nationale des Chemins de fer Français) en avril… Espérons que le tout se règle avant mai…

Préparation de l’équipement (sélection, achat)

Pour l’équipement, il y a beaucoup d’information disponible sur internet. Les recommandations générales sont:

• d’éviter de traîner plus de 10% de son poids en équipement, ou 9 kg (sans eau ou nourriture)
• de mettre l’emphase sur les souliers, bas et sacs à dos en terme de qualité
• de privilégier les vêtements qui évacuent rapidement l’humidité (éviter le coton)
• de porter des vêtements qui empêchent le frottement peau contre peau (en particulier pour les sous-vêtements et les bas) pour éviter les érythèmes et les ampoules
• de préférer les vêtements qui sèchent rapidement

Sac de couchage versus doublure d’appoint

Pour l’utilisation de sac de couchage versus doublures d’appoints (plus communément appelées sleeping bag liner en anglais ou « sac à viande » en France), il y a beaucoup d’avis différents. Le sac de couchage est recommandé si on prévoit voyager dans des endroits où la température sera fraîche. Sinon, la doublure d’appoint est suffisante. L’avantage de la doublure d’appoint est qu’elle est beaucoup plus légère que le sac de couchage, ce qui peut se traduire par une réduction du poids de l’équipement de près de 1 kg.

Comme nous partirons au début mai, j’ai choisi d’amener un sac de couchage et une doublure d’appoint. Si nous constatons après mai que le sac de couchage n’est plus utile, nous pourrons alors nous en départir si nous le souhaitons (élément peu coûteux, une trentaine de dollars).

Sac à dos et hydratation

Pour le sac à dos, le choix s’est porté sur un sac Osprey avec une capacité de 34L. Après avoir acheté tout l’équipement nécessaire, nous constatons que c’est un peu serré, mais encore acceptable. Un sac d’hydratation de 1.5L a été ajouté au sac. Encore là, le principe est de ne pas mettre un sac d’hydratation de capacité supérieure car chaque litre d’eau ajoute 1 kg au poids à transporter. Tous les pèlerins ayant fait le chemin indiquent qu’il y a suffisamment de points d’eau pour ne pas avoir à transporter plus de 1L d’eau entre chaque ravitaillement.

Bas

Pour éviter les ampoules, le choix a été de porter des bas qui séparent chaque orteils, de façon à éviter qu’elles frottent les unes contre les autres et que cela crée des ampoules. Les bas de marque Injinji ont été choisis. La laine Mérino ayant une excellente performance pour l’évacuation de l’humidité et pour tempérer la chaleur, ce matériel a été choisi pour les bas et les t-shirts.

L’autre « danger » qui guette les pèlerins lors d’une longue randonnée est l’apparition de tendinites. Pour aider nos pieds à éviter cette situation, j’ai choisi d’utiliser des bas de compression sportifs comme sous-bas; ces bas sont placés en premier sur nos pieds, puis nous mettons ensuite les bas Injinji. Les bas de compression ne recouvrent que la cheville, le talon et l’arche des pieds sans aller jusqu’aux orteils. Ils aident à augmenter le volume de circulation sanguine dans les pieds, en particulier le retour du sang vers le cœur (veines). Cela a comme conséquence de vidanger plus rapidement l’acide lactique généré par les muscles et tendons à l’effort.

Vêtements

Côté vêtements, nous utiliserons deux ensembles identiques composés des éléments suivants:

• Sous-vêtements techniques pour éviter les frottements en tenant nos parties bien en place… 🙂
• Pantalons légers hybrides (on peut dézipper le bas pour les transformer en bermudas)
• t-shirt en laine de Mérino
• Casquette avec saharienne qui peut être soit cachée soit déployée

Pour le soir ou si la température est basse, un chandail avec manches longues fait partie de l’équipement. Finalement, pour les températures fraîches en soirée ou durant le début de mai sur les hauts plateaux de l’Aubrac, un manteau plus chaud sera utilisé au besoin. 

Soins personnels

Pour les soins personnels, nous utiliserons des sandales de type flip-flop (Crocs) pour la douche ainsi qu’un sac de douche avec crochet (tel que recommandé par les pèlerins expérimentés). Brosse à dents, pâte à dents, rasoir avec pile, savon unique (et solide) pour les cheveux et le corps ainsi que savon pour nettoyer les vêtements, puis un petit kit de couture minimaliste compléteront le tout.

En soirée

Pour les visites en soirée, nous ajoutons des sandales traditionnelles (mais légères). Ces sandales permettront aux pieds de respirer après avoir été dans les souliers durant plusieurs heures. Un chandail de style polo sera utilisé pour le linge de soirée, ce qui nous permettra de laver immédiatement le t-shirt utilisé en randonnée et le faire sécher. Le deuxième ensemble de linge sera utilisé pour le lendemain mais sera porté dès l’heure du coucher. Cela a comme avantage d’éviter d’avoir à amener un pyjama ou de coucher directement en sous-vêtements. À l’heure du départ le matin, cela permet aussi de ne pas avoir à récupérer ses vêtements dans le sac à dos qui est souvent obligatoirement à l’écart des lits pour éviter la prolifération des punaises de lit.

Pharmacie

Côté pharmacie, nous avons chacun une petite trousse de soin format voyage, et j’amènerai les médicaments usuels; aspirines, ibuprofène pour les douleurs musculaires, anti-histaminiques pour les réactions (rhume des foins ou autres) ainsi que gel Voltaren pour soigner les tendinites. Si le Voltaren est utilisé, les aspirines et ibuprofène resteront dans le ziploc pharmacie car les deux ne doivent pas être pris en même temps (dixit notre pharmacien).

Communication

Pour faciliter la réservation de l’hébergement en cours de route, la prise de notes de voyage (blog) ainsi que la communication avec la famille (courriels, SMS, appels), je ferai l’achat d’une carte SIM (probablement de la compagnie Orange) le lendemain de notre arrivée à Le-Puy-en-Velay. J’en profiterai également pour ajouter la traditionnelle coquille St-Jacques aux sacs. Les pèlerins d’aujourd’hui ont pris cette habitude alors qu’à l’origine la coquille St-Jacques était ramassée sur une plage à Finistère en fin de parcours. Comme les pèlerins de l’époque devaient aussi emprunter le chemin pour le retour, la présence de la coquille indiquait que le pèlerin était sur son chemin du retour.

Évidemment, de nos jours, le chemin n’est que très rarement parcouru dans les deux sens. Le port de la coquille se fait donc à l’aller.

Punaises de lit

Pour éviter les punaises de lit, nos sacs à dos ont été traités avec un insecticide (de marque Ortho Bed Bug bgon diatom). À noter le choix de la soie pour la doublure d’appoint utilisée pour dormir; la soie a la propriété de repousser les punaises de lit. Cela devrait donc être suffisant pour éviter d’être piqué si les punaises sont présentes.

L’équipement plus en détails

Voici quelques photos de l’équipement choisi. Quelques éléments ne sont pas visibles comme les cartes (Miam-miam Dodo), le cellulaire, les ustensiles, la bouteille plastique pour remplir le sac d’hydratation ainsi que la coquille St-Jacques. Tout le reste y est.

La façon de remplir le sac risque de changer avec l’expérience; j’expérimente présentement avec différentes approches. Sur la photo, on remarque la présence d’un tire-tiques (clé orange dans la partie supérieure accrochée au mousqueton).

 Les vêtements principaux de randonnée:

• Deux pantalons légers hybrides (transformables en bermudas) 
• Deux t-shirts en laine de Mérino
• Un chandail polo en laine de Mérino
• Sous-vêtements (de marque ExOfficio)

Pour les températures plus fraîches:

• Un chandail à manches longues
• Un manteau chaud (mais léger)

L’équipement pour dormir est composé:

• d’un sac de couchage
• d’une doublure d’appoint (en soie)
• d’un oreiller gonflable (TBA)
• d’un masque pour les yeux
• de bouchons pour les oreilles (les ronfleurs sont légion apparemment)
• d’un étui rigide pour ranger les lunettes (non visible sur la photo)

Plusieurs pèlerins ont connu des épisodes malheureux où leurs lunettes ont été endommagées durant la nuit (piétinées, etc). L’utilisation d’un étui rigide pour les protéger est donc de mise lorsque non portées.

La pharmacie est composée des éléments suivants:

• Un ziploc contenant tous les médicaments en prévision de problèmes fréquents (aspirines, ibuprofène, crème Voltaren, crème pour soulager les érythèmes)
• Une trousse de premiers soins; des pansements pour guérir des ampoules (orteils, talons, plante des pieds), des pansements aseptisés, du mercurochrome, etc.
• Un briquet pour les urgences ou pour la réparation des lacets de soulier (fusion des lacets)
• Une couverture pour garder la chaleur en situation d’hypothermie
• Un pot de vaseline pour badigeonner les pieds en cas de fragilité démontrée côté ampoule

L’équipement de marche:

• Un sac à dos avec buse d’hydratation disponible en tout temps (raccord magnétique sur la poitrine)
• Des souliers de marche
• Des guêtres pour éviter l’entrée d’eau par les bas en situation de pluie
• Des bâtons de marche (fortement recommandés pour réduire l’effort au niveau des jambes)
• Un sac banane pour garder sur soi en tout temps; cellulaire, passeports, credencials, argent. Le sac banane peut être laissé dans le bas du sac de couchage durant la nuit pour protéger le tout
• Des sandales pour reposer les pieds en soirée
• Une lampe frontale pour le déplacement tôt le matin (avant le lever du soleil)
• Une casquette avec saharienne pour protéger les oreilles et le cou contre le soleil brûlant de l’Espagne
• De la crème solaire, portée dans le sac banane pour disponibilité en tout temps (sans avoir à enlever le sac à dos)
• Des lacets de remplacement pour les souliers
• Un poncho couvrant entièrement le corps et le sac à dos pour les fortes pluies (pas visible sur la photo). Ce poncho peut aussi servir, dans les cas de nécessité, de toile pour un abri temporaire.

L’équipement de soins personnels et pour le nettoyage comprend:

• Un sac de douche avec crochet pour transporter tout les items de soins personnels
  • déodorant
  • savon unique pour le corps et les cheveux
  • brosse à dents et pâte à dents
  • baume pour les lèvres
  • petit kit de couture
  • rasoir à pile
  • savon à linge
• Sandales de type flip-flop (Crocs) pour la douche
• Serviettes à séchage rapide en micro-fibres (très légères)
• Corde à linge amovible (les bâtons de marche plantés dans le sol peuvent servir de de support pour accrocher la corde à linge si rien d’autre n’est disponible)
• Sac Scrubba pour nettoyer les vêtements portés (à chaque jour)

Il y a aussi l’équipement optionnel que je n’ai pu me résigner à laisser à la maison:

• La caméra (lourde, 1.2 kg)
• Un petit clavier bluetooth (200 g) pour faciliter la saisie des notes de voyage
• Un chargeur USB à 6 ports (pour le partage dans les auberges)
• Les câbles requis (cellulaire, caméra, clavier)
• L’adaptateur pour les prises de courant européennes
• Le câble pour le chargeur USB (pas sur la photo)
• L’étui pour la caméra (le modèle utilisé ne sera pas celui-ci, mais plutôt un modèle ventral)

Pour la saisie des notes de voyage, j’ai choisi de le faire de façon numérique pour éviter d’avoir à transporter un bloc-notes. Mon cellulaire servira donc de petit ordinateur et sera couplé au clavier bluetooth (rechargeable) pour permettre la saisie rapide de texte et la mise à jour de ce blog le plus souvent possible (quand le wifi sera disponible dans les auberges). Mon cellulaire sera donc utilisé pour faire des réservations dans les auberges au jour le jour, la prise de courriels, l’envoi de SMS, la consultation des cartes des endroits visités et la préparation du blog.

Dans le prochain message, la planification du trajet souhaité.