Jour 71 – Étape 68 – Santiago

Je suis enfin arrivé à Santiago/St-Jacques-de-Compostelle !

Parti de O Pedrouzo à 7h00, je suis arrivé aux limites de Santiago vers midi et à la cathédrale de Santiago à 13h00. À chaque kilomètre de moins à faire, la fébrilité augmentait.

L’entrée dans la place de la cathédrale se fait via une porte. Bien malgré moi, mon arrivée a été spectaculaire. Je marchais côte à côte avec les membres d’un groupe religieux italien (les Amis de Jésus) composé de jeunes et de frères (à peine plus vieux). Nous nous suivions ainsi depuis la banlieue de Santiago car nous marchions à la même cadence.

Dans le dernier kilomètre avant d’arriver à la cathédrale, ce groupe s’est mis à entonner des champs religieux très dynamiques en italien et en faisant tournoyer des drapeaux et banderoles à leur effigie. Les touristes et les passants dans la rue s’arrêtaient pour voir quels hurluberlus causaient tout ce tintamarre. Plusieurs applaudissaient leur enthousiasme et leur engagement.

Pendant tout ce temps, je continuais à marcher à côté d’eux. Dans les derniers cent mètres, il y avait suffisamment de touristes pour former une haie d’honneur, le groupe (et moi) occupant la rue qui traversait la porte d’entrée vers la cathédrale. Les applaudissements et les encouragements de la foule étaient alors très forts jusqu’à ce qu’on entre dans la place de la cathédrale et qu’on aperçoive enfin cette cathédrale pour laquelle nous marchions depuis presque 70 jours.

En arrivant dans ce lieu, j’ai tout de suite pensé à ma grand-mère maternelle (Fernande) qui aurait vraiment apprécié voir arriver ainsi en cet endroit, et après ce genre de périple, un de ses petits-enfant. Elle y est peut-être pour quelque chose pour m’avoir placé dans ce contexte d’entrée.

Une autre belle surprise nous attendait; bien qu’encore en rénovation, la majorité des échafaudages qui masquaient la cathédrale depuis quelques années ont disparus; il ne reste qu’un petit échafaudage à l’extérieur à la droite de l’entrée. La façade de la cathédrale ayant été rénovée, celle-ci est impeccable.

La ville de Santiago est très belle. À presque chaque rue de la partie historique, il y a quelque chose à voir et à photographier. Je vais passer une bonne partie de la journée de vendredi à l’explorer. Espérons que la météo sera bonne.

Après avoir laissé mes choses à l’hôtel, je suis ensuite passé chercher ma Compostela et un certificat de distance. En remettant mes documents à la préposée, celle-ci, surprise, m’a d’abord demandé si j’avais bien débuté mon périple le 5 mai comme indiqué ou si c’était une erreur. Devant ma réponse affirmative, elle s’est levée puis m’a serré la main en me félicitant pour ce périple.

Elle m’a ensuite re-félicité en me remettant mes attestations. On voyait que son étonnement était sincère. La même réaction d’étonnement s’est produite pour deux autres pèlerins du Canada avec qui j’ai marché cette dernière étape. L’un de ces préposés a même dit à son collègue voisin: « regarde, j’ai un pèlerin qui vient de faire 1515 km d’un trait pour venir ici ».

Je suis ensuite allé visiter la cathédrale et rendre hommage à St-Jacques le Majeur. Au-dessus du tabernacle dans la cathédrale, il y a une statut de St-Jacques plus grande que nature. En passant par un petit couloir caché, les pèlerins peuvent placer les mains sur les épaules de la statut en signe d’hommage.

Cet hommage fut ensuite suivi d’une visite de la crypte qui abrite le tombeau de St-Jacques. Il y a un banc permettant de prier devant le tombeau (protégé derrière une épaisse fenêtre en plexiglass). Des gestes que des millions de pèlerins depuis le Moyen-Âge jusqu’à aujourd’hui ont répétés.

En soirée, je suis allé à la messe régulière à la cathédrale. Le prêtre en début de messe remercie de leur présence les pèlerins qui sont arrivés à Santiago durant la journée. Il a commencé par dire que certains pèlerins du Canada arrivés aujourd’hui venaient de Le-Puy-en-Velay puis a cité la provenance des autres pèlerins.

Ce soir, après le coucher du soleil, et comme je n’ai plus à respecter de couvre-feu (étant à l’hôtel), je vais retourner à la place de la cathédrale pour faire des photos de nuit.

Demain midi, je vais assister à la messe des pèlerins à la cathédrale. Avec un peu de chance, nous pourrons voir le botafumeiro en action.

En bref, une belle journée dont je me souviendrai toujours. Chaque pas fait vers Santiago en valait la peine. Cela n’a pas toujours été facile, mais la persévérance paie toujours…

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