« C’est avec des adolescents qui durent un assez grand nombre d’années que la vie fait ses vieillards. »
Marcel Proust
Départ sous la brume en altitude aujourd’hui. Étape de seulement 11 km mais où on remonte pratiquement toute l’altitude perdue dans l’étape précédente. Non, le chemin ne nous fait aucune faveur de ce côté. Nous passons d’une altitude de près de 600m à 780m dans les premiers kilomètres d’une montée abrupte, puis une longue montée s’étalant sur environ 4 km nous fait passer à une altitude de 1050m.
Les jambes ont à travailler pour gagner cette altitude, mais c’est surtout l’aspect cardio qui est sollicité. Dans mon cas, des pauses fréquentes sont nécessaires pour garder le rythme cardiaque à des valeurs raisonnables. Après la phase abrupte de la montée, nous sommes déjà au-dessus du brouillard; la partie inférieure des montagnes est cachée par ce brouillard qui nous apparaît, vu d’en haut, comme une nuage bas.
La marche qui suit ensuite jusqu’à Saugues est sans histoire. Nous traversons une région essentiellement agricole sur chemins de terre et routes creusées par des ruisseaux. C’est ensuite la descente vers Saugues qui nous accueille avec sa tour des Anglais et sa belle église qui date du Moyen-Âge.
En terme d’effort physique, cette étape est comparable à celle de Montbonnet et légèrement plus facile que celle du Monistrol d’Allier. Les jambes suivent bien, nous n’avons pas de courbatures au matin, bref nos corps s’adaptent bien au nouveau rythme.
À partir de demain, nous commençons les étapes plus longues, la prochaine destination étant le Domaine Sauvage à 20 km.
Jusqu’à maintenant, côté hébergement nous avons eu des chambres de 2 à 6 pèlerins. Ce soir notre chambre peut accueillir trois pèlerins, mais le troisième n’est pas encore là. À moins de changement, à l’heure qu’il est, nous semblons pouvoir l’occuper seuls.
Nous sommes allés prendre une marche en après-midi pour visiter la ville et en avons profité pour faire des courses pour le repas du soir et le déjeuner demain. Petite soirée tranquille en vue, avec mise à jour du blogue et repos ensuite.
Nous continuons de cheminer avec nos australiens. Petite anecdote à cet effet hier. Lorsque nous sommes seuls dans la chambre mon fils et moi, j’en profite parfois pour laisser aller un peu d’air par le tuyau du bas. À chaque fois que je le fais, mon fils me dit « Sale ! ». Hier comme nous partagions notre chambre avec les australiens, le monsieur du couple en a profité lui aussi pour jouer du tuba à quelques mètres de nous. Mon fils a alors dit « Sale ! ». Je l’ai regardé et avec un sourire amusé, je lui ai dit que ça ne venait pas de moi… Heureusement que les australiens ne comprennent pas ce que « Sale » veut dire ! J’ai suggéré à mon fils de dire, au besoin, que ça voulait dire « Ainsi soit-il » si le monsieur lui demandait.
Pour terminer, j’aimerais faire un petit message à Ycodpu. Je voudrais confirmer sa théorie géopolitique sur la façon de régler les frictions politiques entre le bloc de l’Est et le bloc de l’Ouest (avec une ligne de démarcation selon un axe Nord-Sud). Au cours des derniers jours, j’ai senti un regain de tension entre les deux blocs et j’ai géré la situation en parachutant des soldats de la légion Body Glide dans la tranchée située dans la ligne de démarcation. Les tensions et frictions entre les deux blocs sont maintenant disparus. Pour cela, Ycodpu, je te remercie du plus profond de moi-même… 😈
Pour ceux qui ne sont pas au fait de cette théorie, n’essayez pas de comprendre. Pour ceux qui comprennent, je vous souhaite un bon appétit… 😀