« Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche. »
Michel Audiard
Ce matin, avant d’entreprendre notre marche vers La Romieu, notre objectif est de visiter Lectoure. Dès 8h30 nous commençons à arpenter la cité. Nous rencontrons une pèlerine suisse qui nous indique qu’on peut se rendre sur une terrasse en haut de la tour de la cathédrale. Elle aimerait bien y aller, mais elle n’aura pas le temps puisqu’elle complète aujourd’hui son périple sur le chemin de Compostelle et doit prendre l’autobus.
Nous nous rendons visiter la cathédrale et voyons un signe indiquant que pour monter dans la tour il faut s’adresser à l’Office du Tourisme. Celui-ci n’ouvre qu’à 9h30; nous utilisons ce temps pour quadriller les rues principales de la cité. À 9h30, nous sommes de retour au bureau de l’Office du Tourisme. Pour 3 euros, la préposée nous indique que nous pourrons faire l’ascension de la tour qui compte 261 marches. Elle nous dit que c’est dur sur les jambes et que l’accès à la terrasse se fait en rampant. Comme l’escalier en colimaçon est très étroit, aucune rencontre entre une personne qui monte et une autre qui descend n’est possible. La procédure est de se rendre à la tour, de débarrer la porte qui y donne accès, d’entrer dans la tour et de rebarrer la porte pour éviter qu’une autre personne ne s’y présente pendant qu’on fait la montée et la descente.
La préposée se rend avec nous à la tour pour s’assurer que la porte soit barrée dès que nous y entrons. Nous montons ensuite les 261 marches de cet étroit escalier. Les marches ne sont pas très profondes et sont parfois assez usées.
Après quelques minutes, nous sommes en haut. Nous avons un excellent point de vue sur la cité. Peut-être un peu trop haut. Nous redescendons lentement, débarrons la porte de la tour, en sortons et allons porter la clé à la préposée.
Il est 10h00 et c’est maintenant l’heure du départ pour La Romieu. Le chemin qui quitte la cité nous fait passer par les remparts et nous sommes ensuite de retour dans nos chemins boueux. La différence aujourd’hui c’est que les parties boueuses sont infestées de maringouins. Pendant que nous tentons de rester debout sans remplir nos souliers de boue, les maringouins profitent de notre lenteur pour nous entourer et tenter de nous dévorer…
Nous arrivons à La Romieu vers 14h45. Avec la visite de Lectoure, nous aurons marché 25 km au total.
Nous profitons de notre temps libre avant le souper pour visiter la Collégiale de La Romieu. Il s’agit d’une église construite au 14e siècle, en quelques années seulement, par un cardinal à même ses propres sous. Comme dans le cas de Lectoure, nous pouvons monter dans ses deux tours, ce que nous faisons. Le même type d’escalier en colimaçon est utilisé ici aussi. Par contre les marches des escaliers de la Collégiale sont beaucoup moins profondes ce qui rend l’exercice un peu plus difficile. Il y a plus d’une centaine de marches pour se rendre en haut.
Aujourd’hui, nous avons atteint le kilométrage 500 du GR65. À quelques mètres du gite où nous sommes hebergés, une borne pour indiquer cela sera installée dans les prochains jours. C’est le propriétaire du gite qui nous dit cela. Il nous indique également que nous traverserons demain un pont qui est à exactement 1000 km de St-Jacques-de-Compostelle. Lors de notre départ de Le-Puy-en-Velay, les bornes kilométriques indiquaient plus de 1500 km pour Compostelle. C’est donc dire que nous approchons du but lentement mais sûrement.
Parlant de statistiques, nous atteindrons également le million de pas faits dans les 4 prochains jours. Des pas faits pour avancer vers notre destination finale mais aussi pour visiter les villes que nous traversons. À ce titre, nous avons déjà parcourus plus de 600 km à pied; 500 km officiellement sur le GR65, plus la variante Rocamadour et les km de visite.
Lors de notre passage à Espalion pour la visite de l’Église Perse, nous avions rencontré une dame d’Espalion qui s’y trouvait. Elle nous avait questionné sur notre destination et nous avait dit qu’elle prierait pour nous. En échange, je lui avais promis de marcher une étape pour elle. Et bien, Danielle, c’est maintenant chose faite; l’étape d’hier entre Auvillar et Lectoure a été marchée à votre attention.
Demain nous allons décider de notre destination en chemin. Ce qui était prévu initialement était de se rendre à Condom (pour un maigre 13 km), mais suite à une suggestion du propriétaire du gite, nous allons peut-être nous rendre à Larressingle pour visiter cette fortification médiévale. Cela nous permettrait de sauver une étape sans dépasser les 25 km entre étapes. Cette étape sauvée serait ensuite en banque pour rester éventuellement une journée de plus dans une ville espagnole (comme à Burgos par exemple).
Nous verrons en chemin demain.